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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 19:27

Lectureux,

 

J'ai beaucoup raconté cette histoire qui m'est arrivée pendant que j'étais en vadrouille au Sushistan et je crois qu'il est temps que je l'immortalise ici.

 

Alors voilà, vous n'êtes pas sans savoir que les sushistanais n'ont pas tout à fait la même carrure que nous les gaulois. Je n'entends pas par là qu'ils font tous 1m10 les bras levés et qu'ils sont tout maigres hein! Ne nous méprenons pas! Je veux juste dire que bon, ils ont effectivement quelques centimètres de moins que les gens de par chez nous et qu'ils sont vraiment tout minces. Pas maigres. Juste très très très minces. (Mettez un grain de riz à côté d'un grain de blé et vous comprendrez l'idée.)

 

Je vous laisse donc imaginer que quand on est gaulois et qu'on se promène, on est vite repéré et dévisagé. Ca marche aussi avec les espagnols/italiens/canadiens/mexicains/anglais, bref, tout ce qui n'est ni sushistanais ni asiatique. Je vous avais déjà parlé des "gaijin" ("étranger") qu'on entendait, dits d'un ton moqueur, à peu près à tous les coins de rue. Et bien dans le même genre, j'ai un jour vécu le moment le plus gênant de ma vie.

 

En bonne étudiante que j'étais, je rentrais chez moi après les cours et, en bonne citoyenne que j'étais (et que je suis toujours), j'attendais que le petit bonhomme du feu de signalisation passe au vert pour traverser la route. Et v'là une p'tite mamie, du genre toute courbée et toute bridée, qui arrive à côté de moi. Bon. Jusque là rien d'alarmant.

 

Et v'là que la p'tite mamie, elle s'arrête là, juste à côté de moi, et elle me regarde. Et elle me regarde. Et elle me regarde. Et elle me regarde. Je vous prie de croire que jamais feu ne m'a paru aussi long! On a tous vécu ce moment où on n'osait pas regarder directement quelqu'un et où on lui lançait des coups d'oeil en coin pour voir de quoi ça s'agissait. Discrétos. Ni vu ni connu l'embrouille. Moi je faisais ça. Et la p'tite mamie, elle me regardait. Encore. Et encore. Et toujours. A l'intérieur de moi-même, je commençais à me dire que j'aurais pu embrasser les pieds d'un lépreux pour devenir invisible.

 

Après de longues secondes d'attente, le feu est passé au vert. J'ai repris ma route. Elle a repris la sienne. Fin de l'histoire.

 

J'ai le vague sentiment que ça restera le plus grand moment de solitude de ma vie encore un bout de temps!

 

 

 

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