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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 22:12

Lectureux,

 

Je vous ai raconté bien des choses sur mon voyage à l'autre bout du monde dans un pays qu'il est loin mais je ne vous ai pas encore raconté mon premier jour au Sushistan. Non parce qu'il faut que vous sachiez qu'à un moment, après avoir pris l'avion, j'en suis descendue et j'ai posé le pied dehors. Après m'être retenue de vomir sur les pompes du monsieur de l'université, nous sommes montés en voiture.

Il y avait donc ce monsieur dont le nom m'a échappé, une espagnole qui m'a dit ne pas parler un mot de japonien (Laura qu'elle s'appelle), une ukrainienne (Alyona) et une russe (Katia, il me semble). Katia, elle parlait déjà trèèèès bien le japonien et, honnêtement, après 11h de vol, moi, je le parlais plus du tout. Ca a papoté. J'ai rien compris. J'ai regardé le paysage mais j'étais tellement zombifiée que même le fait de ne pas rouler du bon côté de la route ne m'a pas étonnée.

Au bout d'un moment, on est descendus de la voiture. On était arrivés là où qu'on allait loger pour l'année. On a sorti nos grosses valises du coffre et on a rencontré nos tuteurs made in Sushistan. Ma tutrice à moi s'appelait Arisa (elle s'appelle toujours comme ça d'ailleurs) et elle parlait allemand. J'étais joie...

 

tintin4.jpg

"Unglücklicherweise. Ich liebe dich. Ach so. Kartoffel."

 

Vu que j'étais dans un semi-coma, je sais plus trop dans quel ordre ça s'est passé mais je sais qu'à un moment elle m'a dit qu'on allait manger et elle m'a demandé 「ミスドがしっている?」 C'est donc tout naturellement que j'ai répondu 「知らない。」 Alors, pour me débêtir, elle m'a emmenée au paradis du donut. On a mangé des bons beignets bien gras bien sucrés et après j'ai pris une carte de fidélité et j'ai écumé les MisDo du pays.

 

 

tintin-hacdoc-tintin-marchant.jpg

"Tu vois mon p'tit, ça, c'est Mister Donut. Une fois que tu y auras goûté, tu leur fileras un max de fric."

 

Je me rappelle aussi que je suis passée pour une grosse sauvage quand je suis entrée pour la première fois dans mon appartement et que j'ai gardé mes chaussures. Ca se fait pas là-bas. Tu rentres chez quelqu'un = tu te déchausses. Tu rentres dans un temple = tu te déchausses. Même les mecs du 国際センタ (les relations internationales) étaient en patins. Au bureau en patins donc. Je vous laisse imaginer la crédibilité.

 

 

haddock_desert.jpg

"Tu vas les quitter, tes p*$%§n de baskets de mes deux!!!"

 

Ma tutrice est repartie bien vite parce que j'ai réussi à comprendre qu'elle habitait loin et qu'elle avait de la route à faire. Je suis restée avec mes deux compatriotes. On est allés faire plein de courses. J'ai pas toujours compris tout ce que j'achetais mais ça avait l'air bon et j'avais plus trop le mal de mer. Mon estomac reprenait ses activités habituelles.

 

Il faisait au moins 72° dans ce pays, avec un taux d'humidité que je n'avais jamais connu. Même sans bouger, on transpirait comme des gueux. Ca, plus l'avion, plus ma tutrice qui ne parlait ni français ni anglais, plus le supermarché où j'ai pas tout compris, j'étais sur les rotules. Je suis rentré chez moi, j'ai quitté mes chaussures, j'ai prévenu ma môman que j'étais (presque) bien arrivée à bon port et j'ai fait une sieste.

 

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  "-Regarde! Ici les oeufs sont vendus par quatre ou par dix!

-Ce pays est incroyable!"

 

Elle est vraiment passée vite, cette première journée!

 


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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 20:46

Lectureux,

 

Il y a de ça deux ans précisément, je reposais le pied en Gaule après bien des péripéties.

De ce grand voyage, je vous ai déjà raconté quelques anecdotes mais j'avais oublié le principal : quand on part loin, encore faut-il se trouver une monture! Alors, tout naturellement, pour me rendre au Sushistan, j'avais choisi la voie des airs.

 

Après avoir fait plein de gros poutoux à ma môman, je suis montée dans le gros avion  toute seule comme une grande, avec ma grosse valise (et avec une heure de retard, compagnie aérienne française oblige).

 

Je disais donc que je suis montée dans la grosse bête qui vole et j'étais jouasse vu que le hublot, il était pour moi. J'ai mis ma ceinture de sécurité et après j'ai eu peur. Je sais pas vraiment pourquoi à vrai dire. J'avais pas peur du décollage parce que quand même, le mec qui fait décoller l'avion, c'est pas un débutant (prière de ne pas me contredire, quelque vérité que vous déteniez). Une fois en l'air, j'ai regardé par la fenêtre et là, croyez-moi ou non, la France, c'est plus joli d'en haut. On voit moins les cons.

 

Ce qui était pas pratique, c'est que pour aller faire pipi, fallait que les deux mesdames sushistanaises à côté de moi, elles se lèvent. Du coup j'ai été gentille, je me suis retenue. Elles ont été gentilles aussi vu qu'à un moment, elles m'ont gentiment rapporté un sandwich. Et c'est là que le désastre commence...

 

Parce que voyez-vous, quand vous prenez l'avion et que ça dure longtemps, on vous nourrit. Comme dirait ma grand-mère : "homme nourri, homme endormi." Mais on vous nourrit bizarrement. Déjà, on nous a filé un "déjeuner", il était genre 16h. Y avait du poisson que je les supçonne d'avoir pêché à la fête foraine de Saint-Bouzin-les-Petits-Pâtés et d'autres trucs dont je me souviens pas (mémoire sélective suite à un traumatisme sans doute). Après, les messieurs-dames en uniformes, ils sont passés partout et ils nous ont fermé les rideaux. Adieu beaux paysages! Adieu veaux, vaches, cochons! J'ai essayé de regarder la télé mais comme j'aime pas ça, j'ai préféré bouder. C'est là que les mesdames d'à-côté, elles m'ont rapporté de quoi manger. C'était supposé être une "collation-dîner". Il était genre...21h. J'avais pas faim vu que le poisson en plastique, c'est très très dur à digérer.

Et pis j'avais froid! Tellement que pendant un instant, j'ai pensé faire un scandale parce que j'avais peur qu'il y ait un trou dans la carlingue. Je me suis retenue parce que je suis une fille très distinguée et j'ai souffert en silence. Je crois que c'est là que j'ai commencé à me sentir mal. Très mal. Très très mal.

 

LE-20SURBOOK.jpg

"Je supporte pas l'avion. C'est pas que je sois malade ou que j'aie peur, c'est les deux."

 

Heure française, il devait être 1h du matin. Ils ont eu l'audace de nous apporter un "petit-déjeuner". Café et tout le tralala. J'ai vu toute ma vie défiler devant mes yeux. Je me suis aussi vu vomir sur les pompes des filles d'à-côté. J'ai tourné la tête parce qu'entre temps, j'avais rouvert mon p'tit rideau et j'ai bravement attendu. Au bout d'un moment, on a amorcé une descente. Mon estomac a amorcé une remontée. Mais non! J'ai pas vomi partout!

 

J'ai posé un pied dehors. J'avais l'impression que le sol était pas d'aplomb. Il faisait 70° (oui, bon, ok, 40°). J'ai eu le droit à un interrogatoire du monsieur de l'université pour savoir pourquoi j'avais du retard. J'y ai expliqué que c'était pas ma faute, que c'était pas moi qui conduisait l'engin mais qu'il fallait pas s'en faire parce que le retard, c'est très français. Pas de chance, il avait moins d'humour que moi. Mais là encore, j'ai fait preuve de savoir-vivre, j'y ai pas vomi sur les pompes.

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 19:27

Lectureux,

 

J'ai beaucoup raconté cette histoire qui m'est arrivée pendant que j'étais en vadrouille au Sushistan et je crois qu'il est temps que je l'immortalise ici.

 

Alors voilà, vous n'êtes pas sans savoir que les sushistanais n'ont pas tout à fait la même carrure que nous les gaulois. Je n'entends pas par là qu'ils font tous 1m10 les bras levés et qu'ils sont tout maigres hein! Ne nous méprenons pas! Je veux juste dire que bon, ils ont effectivement quelques centimètres de moins que les gens de par chez nous et qu'ils sont vraiment tout minces. Pas maigres. Juste très très très minces. (Mettez un grain de riz à côté d'un grain de blé et vous comprendrez l'idée.)

 

Je vous laisse donc imaginer que quand on est gaulois et qu'on se promène, on est vite repéré et dévisagé. Ca marche aussi avec les espagnols/italiens/canadiens/mexicains/anglais, bref, tout ce qui n'est ni sushistanais ni asiatique. Je vous avais déjà parlé des "gaijin" ("étranger") qu'on entendait, dits d'un ton moqueur, à peu près à tous les coins de rue. Et bien dans le même genre, j'ai un jour vécu le moment le plus gênant de ma vie.

 

En bonne étudiante que j'étais, je rentrais chez moi après les cours et, en bonne citoyenne que j'étais (et que je suis toujours), j'attendais que le petit bonhomme du feu de signalisation passe au vert pour traverser la route. Et v'là une p'tite mamie, du genre toute courbée et toute bridée, qui arrive à côté de moi. Bon. Jusque là rien d'alarmant.

 

Et v'là que la p'tite mamie, elle s'arrête là, juste à côté de moi, et elle me regarde. Et elle me regarde. Et elle me regarde. Et elle me regarde. Je vous prie de croire que jamais feu ne m'a paru aussi long! On a tous vécu ce moment où on n'osait pas regarder directement quelqu'un et où on lui lançait des coups d'oeil en coin pour voir de quoi ça s'agissait. Discrétos. Ni vu ni connu l'embrouille. Moi je faisais ça. Et la p'tite mamie, elle me regardait. Encore. Et encore. Et toujours. A l'intérieur de moi-même, je commençais à me dire que j'aurais pu embrasser les pieds d'un lépreux pour devenir invisible.

 

Après de longues secondes d'attente, le feu est passé au vert. J'ai repris ma route. Elle a repris la sienne. Fin de l'histoire.

 

J'ai le vague sentiment que ça restera le plus grand moment de solitude de ma vie encore un bout de temps!

 

 

 

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 14:44

Vendredi 11 mars : on connait tous l'histoire des séismes et du tsunami. Vu en direct, c'était plus impressionnant, croyez-moi.

 

12 et 13 mars : les premiers problèmes de fuites et de surchauffe des réacteurs à Fukushima.

 

14 mars : les problèmes deviennent de plus en plus importants et on se rend bien compte que rien n'est maitrisé. Je commence à envisager un retour dans les jours qui suivront.

 

15 mars : nouveau séisme, explosion à Fukushima. Grace à une amie, je trouve un billet d'avion pour le mardi suivant. Plus aucune place n'est disponible avant. Je commence à emballer mes affaires. Ca colissime grave et toute la nuit car je sais qu'il y aura peut-être une possibilité de prendre un avion avec quelques jours d'avance.

 

16 mars : je préviens mon université sushistanaise que je vais partir au plus tard le 22. Je m'en prends plein la tête puisqu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter. Je déménage mon appartement.

 

17 mars : Je continue à déménager mon appartement et je termine ma valise. Pour plus de confort en cas d'urgence, je voyagerai très léger. Dans la soirée, un appel de l'université d'Orlins. Grace à / à cause de mes problèmes zormonaux, je dois partir vite. Ils contactent des gens. Beaucoup de gens. Je reçois un appel d'un professeur de français de mon université sushistanaise qui connait très bien quelqu'un au consulat qui pourra m'aider. Quelques minutes après, appel du consulat, on me demande plein de renseignements et ça y est, j'ai mon ticket d'entrée pour Air Gouvernement. Le lendemain. Ca y est, je pars!

 

Vendredi 18 mars : dans le train à 6h. Arrivée à l'aéroport à 8h. J'attends. Et j'attendrai comme ça une très grande partie de la journée. Les autorités elles-mêmes me semblent dépassées par la masse de gens qui espèrent avoir une place sur un vol gouvernemental. Je voyage avec des familles, prioritaires elles aussi, car elles ont toutes des enfants en bas âge. Moi, je suis toute seule avec mon ordinateur comme seul bagage alors je les aide comme je peux. Il n'y a rien de mieux que de s'occuper d'un enfant pour faire passer le stress et l'attente. Personne ne se connait mais tout le monde parle et l'ambiance est incroyablement détendue. Vers 15h, nous partons pour Séoul. Arrivés là-bas, il faut attendre. Attendre de savoir où nous allons dormir, quand nous repartirons... Et moi je vais vous dire une chose. Vos impôts là, ils sont dans les 5 étoiles offerts par le gouvernement pour les pauvres gens comme nous!

 

19 mars : rendez-vous en bas de l'hôtel 5 étoiles (j'y tiens) direction l'aéroport. L'avion part de Séoul à 14h et arrive à CdG à 18h. En descendant de l'engin (qu'on a bien failli mourir à l'atterrissage), on nous fait remplir plein de paperasse gouvernementale. J'avoue qu'à ce moment-là, je ne comprends plus grand chose... Je récupère ma valise et je rentre "à la maison".

 

Trois ans d'études et voilà.

 

Les "J comme" s'arrêtent ici.

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 11:08

Lectureux,

 

en ce triste jour, je m'aplatis bien bas devant vous que j'en creuse un trou. Cette fois, c'est moi que je vous ai menti. La prochaine catastrophe, c'était pas une tornade, c'était un volcan. J'ai honte...

 

Bon, sachez que du coup, j'ai décidé de donner dans le recyclage de Colissismique. Euh pardon de Colissimo. Je commence à renvoyer deux trois babioles en Gaule parce que hein, pas question de laisser ma superbe écharpe en véritables poils synthétiques au Sushistan. Et j'ai une confession à vous faire. J'avais jamais autant emballé que depuis ce matin! (Oui je sais, elle était facile celle-là...)

 

Je vous informe également que faire des courses, c'est devenu une véritable exploration! Même par chez moi, alors que je suis loin des zones très à risques (enfin ça c'est ce qu'on nous dit mais souvenez-vous: on nous ment!), les rayons font pâle figure... On connait tous cette célèbre scène de western dans laquelle une boule de paille quelque peu rabougrie traverse la ville déserte, poussée par le vent comme un pousse-pousse par un chinois (ce qui est complètement ridicule puisqu'un pousse-pousse n'est pas poussé mais tiré...) Et ben là, c'est la même chose. Autant chercher un cheveu sur le crâne d'un homme de ma famille (sans rancune les gars, je suis victime de catastrophes naturelles moi!)

 

Et en exclu, parce que la fac d'Orlins City ne manque pas d'humour, voici la copie du dernier mail qu'ils nous envoyé :

 

Bonjour à tous,

Vos camarades sur le campus de La Source ne vous oublient pas la preuve : 
On se tourne vers vous parce que vous êtes les porte-drapeaux de la LEA orléans. 

Il s'agit de réaliser UN SPOT VIDEO (court/simple) vous présentant sur fond d'un paysage représentant votre destination avec dans les mains une impression [I  LEA]. 
Exemple devant votre université ou sur la place principale, toutes les initiatives sont les bienvenues, petits clins d'oeil en langue locale...
 
Explications : Pour le semestre 6 les LEA3 ont une matière appelée "Opération Terrain". On y organise entre autres une journée LEA pour promouvoir la filière mais aussi faire venir des pro, éventuellement décrocher des stages etc. C'est lors de cette journée/soirée que vos spots seront diffusés dans une des salles (autres que celle du buffet international pour ceux qui s'en rappelle ;) 

Il y a beaucoup de personnes qui ignorent encore combien ces expériences au quatre coins du globe enrichissent notre cursus, et nous serions aussi fiers de pouvoir montrer vos petites têtes qui manquent à certains mine de rien ! 

Alors on compte sur vous, votre classe naturelle et votre plus beau sourire.

Si vous êtes intéressés n'hésitez pas à demander plus de détails si nécessaire directement à vos amis sur place ou à cette adresse.
Si vous ne l'êtes pas un petit message "Bien reçu, mais ça va pas être faisable" nous évitera de vous relancer.

Une fois votre spot réalisé et envoyé vous pouvez nous autoriser à le publier sur la page Fb de la filière.

En espérant que tout se passe pour le mieux en ce milieu de deuxième semestre. Continuez d'en profitez!

A bientôt et merci d'avance au intéressés

"L'équipe des L3"

 

(Non, vous ne rêvez pas. Non, votre pc ne vous joue pas un mauvais tour le petit coquinou. Non, je n'ai pas machiavéliquement bidouillé les paramètres pour vous arracher la rétine. Oui, ils ont osé la police pourrie avec changement de taille et couleur immonde. Et je ne m'étendrai pas sur la pitoyable syntaxe et le style "j'écris comme un gosse de douze ans avec le pantalon sur le genoux." Cherchez pas, moi je sais qui elles ont contaminées les radiations de Tchernobyl...)

 

Tu m'étonnes que ça se passe pour le mieux et qu'on en profite! (Là, si j'avais pas une conscience pleine de mansuétude et de retenue, je rajouterais "bande de gros débiles"). Non mais sans rire, on vient de se prendre tremblements de terre et tsunami, y a deux centrales qui ont bien envie de s'éclater et un volcan qui meurt d'envie de les rejoindre dans la "cata-party". Et ils y croient qu'on n'a que ça à faire d'aller se prendre en photo devant notre fac avec une pancarte bidon... Heureusement, il y a des gens qui ont de l'humour :

 

 

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 Affolant de réalisme, n'est-ce pas?

 

Sur ce, je lâche le clavier et m'en retourne à mes Colissumo. Euh pardon...imo. 

 

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