Lectureux,
je demande pardon à ceux d'entre vous qui, en guise de titre, n'auront que deux charmants petits carrés. Ca veut dire que votre ordinateur, et ben, il est vieux et tout pourri.
Pour les autres, et bien sachez que ces deux jolis kanjis se lisent "Hiroshima". (Pour ceux qui auraient besoin de traduction, merci de contacter Wiki, l'ami des cas désespérés).
Je vous explique le chose. Le vendredi 4 février, que c'était mon premier jour de vacances, je reçois un mail d'un compatriote qui me propose de l'accompagner pour une folle aventure dans une ville qu'elle est loin : Hiroshima. Même que je n'aurai rien à payer parce que c'est l'ami d'un ami (vous savez, celui qu'on ne connait jamais mais qui rend bien service) qui va nous emmener. La seule contrainte : être fraiche et dispo le matin, à 4h... Bon. Dur.
Mais v'là t'y pas que je dis oui parce que moi, Hiroshima, ça m'intéresse grave et là, je vais économiser plein de sous pour le trajet. (Faut dire aussi que je me suis toujours sentie proche des machins irradiés alors je ne pouvais pas rater ça)
Me voilà donc prête, à 4h, pour un grand voyage de 5h! Vrouuuuuum. Vogue la galère! Paye tes cernes!
Déjà, c'était bien beau parce qu'il y avait la mer un peu partout. Et faut savoir qu'au Sushistan, y a aussi la montagne partout. La contraste entre les deux, ça fait un bel effet. Et la ville était drôlement belle aussi. Bien plus moderne que dans ma région! Avec le tram et tout!
Après cette longue route, nous sommes arrivés à destination et on a vu ça :
Ca, ça s'appelle le "Genbaku Dome". Comprenez le dôme du bombardement. Ca, c'est tout ce qui est resté debout après le bombardement du 6 août 1945 à 8h15. Autant dire que ce jour-là, le vent a soufflé fort sur la ville mais aussi que l'ironie parait des plus douteuses quand on sait que le nom qui avait été donné à la bombe-A, c'était Little Boy... Même que quand on a fait la photo de groupe devant, on savait pas trop si on devait sourir.
Oui, le touriste peut avoir des remords à faire la quiche pour une photo devant le lieu d'un drame
Ensuite, on est passés dans le grand jardin qui mène au musée de la paix. Dans le jardin, il y a le mémorial de la paix, un monument dédié aux enfants morts pendant le bombardement et surtout, beaucoup de verdure. Et tout ça, c'est très beau et touchant.
Le musée, pour le visiter, il faut payer l'incroyable tarif de...50cts (à peu près vu qu'en fait c'est 50yens et que 1€=110yens environ selon le cours de la bourse, l'heure de la journée et la position du soleil. Je vous laisse faire le calcul exact).
Le long bâtiment au fond, c'est le musée, la petite arche devant, c'est le mémorial de la paix
Il était fort bien fait ce musée. C'était plutôt remuant toutes ces reconstitutions et expositions. Même que par pudeur, je ne décrirai pas ici ce que j'ai vu, on ne sait jamais, des enfants pourraient passer! Mais pour résumer, on ne ressort pas de là-dedans sans avoir l'estomac un peu noué. Pour les vraiment curieux (et bilingues anglais), vous pouvez toujours lire les témoignages des hibakusha (survivants du bombardement) sur ce site. Moi, j'ai arrêté de me plaindre quand je me coupe avec une feuille en papier depuis que j'ai vu/lu tout ça (mais comme je sais qu'il y a parmi vous des curieux pas bilingues, si vous voulez, envoyez-moi un mot doux et je vous ferai une traduction, gratuitement en plus).
Photo prise par Yoshito Matsushige. La marque noire, c'est là où quelqu'un était assis au moment où la bombe a explosé. C'est tout ce qu'on a retrouvé de lui.
En conclusion : Hiroshima, c'était ZE ville où que je voulais poser un pied. Je l'ai fait. Je ne regrette pas. Et à tous les futurs touristes, allez-y. C'est une belle leçon de vie.
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